« L’acupuncture, ca ne fonctionne pas sur moi » me dit-elle…

Déja très heureuse que mon médecin m’avoue avoir essayé, mais pas le temps de lui expliquer les pourquoi et comment de cette pratique pas si simple que cela…une pratique qui n’a plus besoin de faire ses preuves.

Si l’acupuncture ne fonctionnait pas, il y a bien longtemps que les pays asiatiques et tous les asiatiques installés dans nos pays occidentaux ne se laisseraient plus piquer, dès qu’ils sont malades ou qu’ils ont une douleur, ou pour rester en bonne santé comme ils continuent de le faire.

En fait il n’existe pas une seule manière de pratiquer l’acupuncture. Il y a une analyse et une réflexion poussée derriere le choix des méridiens/canaux et des points d’acupuncture. Il ne s’agit pas d’une recette culinaire immuable que l’on applique à la lettre pour que la pâte monte ou que la sauce soit bonne; il ne s’agit pas non plus d’un don ou d’une sorte de vision ou de révélation divine.

Il n’y a aucun mystère, aucun dogme derrière cette pratique, comme certains le pensent parfois.

Tout praticien doit d’abord étudier les mécanismes et la logique de la médecine chinoise dans son ensemble afin de comprendre comment le corps humain fonctionne selon les principes qui n’ont absolument rien à voir avec la médecine occidentale (beaucoup plus récente); ensuite vient l’étude de l’acupuncture traditionnelle comme elle est enseignée dans les universités en Chine et dans la plupart des écoles en occident; c’est l’etude des points d’acupuncture et des méridiens (ces routes qui parcourent le corps et les organes et qui relient les points d’acupuncture ensemble).

Ensuite vient une autre forme d’etude, qui est celle des nombreux différents systèmes d’acupuncture. Personnellement je me suis longtemps limitée à ce que j’avais appris dans mon école au Canada qui m’avait pourtant obligée à suivre un grand nombre d’heures d’étude et de pratique clinique (2800 heures) et après avoir réussi les examens de l’Ordre des praticiens de médecine chinoise de l’Ontario au Canada, diplôme reconnu par l’Etat.

Frustrée par mon manque d’efficacité malgré tout, je me suis rendue compte qu’il existait tout un univers de styles et de systèmes d’acupuncture différents, des manières différentes de pratiquer l’acupuncture.

Aujourd’hui, quand une personne se présente à moi avec une douleur, je dois decider du système que je vais appliquer, voir si ce système fonctionne pour ce problème particulier; essayer un autre système éventuellement si je trouve que les résultats ne sont pas suffisants. Si la personne vient pour des problèmes plus internes, tels que des problèmes digestifs ou gynécologiques, je dois aussi changer de système et choisir ce que je pense fonctionnera le mieux. Outre les systèmes, il y a aussi le choix des points d’acupuncture. Ce point d’acupuncture sur ce méridien fonctionnera-t-il mieux que cet autre point? Cette combinaisons de points est-elle mieux que cette autre combinaison. Vous voyez, il y a toute une réflexion et une logique, ou plutôt des reflexions et des logiques derrière ce que nous faisons, qui demandent études, réflexions, expériences, doigté, patience et souvent des essais et des échanges avec nos patients afin de déterminer ce qui leur convient le mieux. Ensuite vient le ressenti …

Les connaissances du praticien sont importantes, sa personnalité aussi et les échanges que nous avons avec lui.

Un autre point important : la fréquence, la régularité! Non seulement la plupart de personnes qui viennent ont des problèmes chroniques qu’elles trainent depuis longtemps; ces personnes ont souvent tout essayé, ou ont subi de lourdes chirurgies et prennent régulièrement des antidouleurs (dont il sont parfois complètement dépendants). S’attendre à ce qu’une seule séance leur fasse disparaître leurs problèmes relève de la magie. Mais je ne suis pas magicienne.

Après avoir accepté que je ne suis pas magicienne, il faut aussi comprendre qu’il faut une régularité dans les séances, que le problème même s’il a été amélioré, risque de revenir et va certainement revenir, mais de manière moins intense; que plusieurs séances sont nécessaires et que ces séances ne doivent pas être trop éloignées. « On tape sur le fer tant qu’il est chaud « . Il y a bien sûr des cas ou l’on ne peut rien faire. Il n’est pas toujours possible de réparer l’irréparable.

Un dernier point important : il y a nous, praticiens, avec notre savoir, notre experience et en face, il y a le patient qui cherche soit une solution à son problème, soit un suivi préventif. Il y a nos conseils et recommandations et il y a votre volonté de remettre en question et changer des habitudes alimentaires néfastes, un style de vie inadéquat, des pratiques sportives trop intenses.

Dire après une seule séance que l’acupuncture ne fonctionne pas n’a donc aucun sens et c’est faire preuve d’une telle arrogance ou ignorance que de remettre en question cette science (!) issue d’une expérience médicale millénaire.

« La médecine chinoise est une science de la nature issue d’une experience médicale millénaire dont la naissance et le développement résident dans une pratique qui s’est étendue sur une très longue période »

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