Qui suis-je?

Anne Mabro Clossen

Dans notre grand jardin familial en Belgique, j’y passais tout mon temps. Mon grand-oncle y faisait pousser ses fleurs comestibles et ses plantes médicinales qu’il utilisait ensuite en salade, en décoction et en inhalation pour soigner ses problèmes pulmonaires. Il avait inventé une « machine à respirer des odeurs qui soignent ». Ma grand-mère (sa soeur), chaque soir, versait dans un tout petit verre un liquide brun interdit aux enfants. A côté de ce verre, une bouteille mystérieuse où trempait une racine ressemblant à un cadavre d’araignée morte aux grosses pattes velues. Son petit verre « gardait son coeur en bonne santé » disait-elle.

C’est ainsi que tout a commencé. Avec le recul je le sais maintenant.

Grace à eux j’ai appris à apprécier les richesses de la nature, à l’observer, à l’utiliser pour notre bien-être et notre mieux-vivre.

Des années plus tard, alors que je vivais au Canada, j’ai appris que je pouvais faire de cette passion un métier. La naturopathie m’intéressait. Je me suis mise à l’étudier. Je me suis mise également à pratiquer plusieurs massages thérapeutiques.

La médecine chinoise s’est ensuite presentée à moi naturellement. De patiente convaincue, je suis devenue Praticienne de Médecine Chinoise. Cela ne s’est pas fait d’un coup de baguette magique, croyez-moi. La médecine chinoise bien pratiquée nécessite de nombreuses années d’étude, de lecture, de séminaires, de pratique… C’est tout un univers absolument fabuleux qui s’ouvre à vous.

Au canada, la pratique de la médecine chinoise est très réputée, très courante et aussi très réglementée. Les Praticiens de Médecine chinoise doivent réussir un examen d’Etat qui prouve leur bonne connaissance de la discipline choisie (acupuncture ou phytothérapie ou les deux).

Après avoir passé les examens d’acupuncture et de phytothérapie chinoise de l’Ordre des Acupuncteurs et Praticiens de médecine chinoise de l’Ontario (CTCMPAO), j’ai pratiqué plusieurs années à Toronto. J’ai également été rédactrice libre dans plusieurs magazines dont Vitality Magazine, Healthy Directions, Elevate Magazine, Green living Show…

Je suis ensuite venue m’installer en France, où jai constaté beaucoup d’ignorance, de faux préjugés et de méfiance envers cette médecine bien plus ancienne et reconnue que la médecine occidentale. Non il ne s’agit pas d’ésotérisme, de pratique mystérieuses… il s’agit dune médecine à part entière, répertoriée dans d’anciens et de nouveaux textes, réputée dans toute l’Asie, pratiquée en Chine, au Japon (médecine Kampo), en Corée, etc. Il ne s’agit pas de charlatanisme, de vous faire gober… on n’étudie pas plus de 10 ans , souvent plus, à vie, pour cela. Bien entendu il est nécessaire de regarder le profil du praticien et d’avoir un oeil averti. Quelle est la formation de cette personne, sa durée, SES formations (necessairement plus qu’une!); quelles disciplines de la médecine chinoise pratique-t-elle? L’acupuncture, la phytothérapie chinoise, les deux? La diététique chinoise (indispensable), etc.

Personnellement j’ai très vite compris la limite de la médecine traditionnelle chinoise qui est enseignée dans les écoles (partout, en europe, en amérique du nord, en chine). Après de longues études et la pratique de la MTC (médecine traditionnelle chinoise), j’ai étudié (et continue de le faire) la médecine classique chinoise afin d’être plus efficace et détaillée dans mon métier. Cette médecine chinoise dite classique est plus authentique.

Ce métier est fascinant; il faut l’être pour passer autant de jours à étudier que ce soit la théorie ou les dossiers des personnes qui viennent nous voir et nous font confiance.

J’ai la chance d’être trilingue et de pouvoir chercher les informations et les formations dans des pays différents, différentes langues , auprès de professeurs différents.

Toujours se former est un devoir envers les personnes qui nous font confiance; c’est une question d’éthique. Mais c’est aussi une passion, une manière de vivre, une manière d’être.